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La maladie d’Alzheimer est une affection neurodégénérative progressive qui entraîne une détérioration des capacités cognitives, notamment de la mémoire, du langage et du raisonnement. À terme, elle provoque une perte d’autonomie et représente l’une des principales causes de dépendance chez les personnes âgées. Selon l'Institue Pasteur900 000 personnes en France sont atteintes par cette maladie, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Détecter les premiers signes est essentiel pour permettre une prise en charge rapide et ralentir son évolution.

Quelles sont les causes de la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative dont les causes exactes restent encore partiellement inconnues. Toutefois, la recherche a mis en évidence plusieurs mécanismes biologiques impliqués dans son développement.

Une dégénérescence neuronale progressive

La maladie d’Alzheimer est causée par une détérioration progressive des neurones, particulièrement au niveau de l’hippocampe, une région du cerveau impliquée dans la mémoire. Deux phénomènes principaux sont responsables de cette dégénérescence :

  • L’accumulation du peptide bêta-amyloïde : cette substance, normalement présente dans le cerveau, s’accumule de manière anormale et forme des plaques amyloïdes qui perturbent la communication entre les neurones.
  • La modification de la protéine tau : cette protéine se transforme de façon anormale, entraînant une désorganisation des neurones et leur destruction progressive.

Ces altérations cérébrales commencent des années avant l’apparition des premiers symptômes, ce qui rend le diagnostic précoce particulièrement complexe.

Quels sont les facteurs de risque ?

La maladie d’Alzheimer ne survient pas de manière aléatoire. Plusieurs éléments augmentent le risque de développer cette pathologie, bien que leur influence varie d’un individu à l’autre.

L’âge : un facteur déterminant

Selon l'Institue Pasteur ,le vieillissement est le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer. Plus l’on avance en âge, plus les probabilités de développer cette pathologie augmentent.

  • Après 65 ans, le risque de développer Alzheimer double tous les cinq ans.
  • Après 85 ans, environ une personne sur trois est touchée par une forme de démence, dont la maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente.

Ce phénomène s’explique par plusieurs processus biologiques liés au vieillissement cérébral :

  • L’accumulation des lésions cérébrales : Avec l’âge, les dépôts de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neurofibrillaires (protéine tau) augmentent progressivement, perturbant le bon fonctionnement des neurones.
  • Une diminution des capacités de régénération neuronale : Bien que le cerveau possède une certaine plasticité, cette capacité à compenser les pertes neuronales s’amenuise avec le temps.

Cependant, il est important de souligner que vieillir ne signifie pas forcément développer Alzheimer. Certaines personnes âgées conservent intactes leurs capacités cognitives jusqu’à un âge avancé.

Le rôle de la génétique dans la maladie d'Alzheimer

Si la majorité des cas de la maladie d’Alzheimer sont sporadiques, c'est-à-dire qu’ils apparaissent sans cause génétique clairement identifiée, il existe des formes rares et héréditaires, généralement précoces.

  • Les formes familiales précoces : lorsqu’Alzheimer se déclare avant 65 ans, il peut être lié à des mutations génétiques spécifiques. Les mutations des gènes PSEN1, PSEN2 et APP sont les plus connues.
  • Le gène APOE4 : ce gène joue un rôle dans le transport des lipides dans le cerveau. Le variant APOE4 est associé à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer, bien qu’il ne soit ni nécessaire ni suffisant pour provoquer la maladie.

La présence d’antécédents familiaux d’Alzheimer peut donc légèrement augmenter le risque, mais elle ne signifie pas systématiquement que la maladie sera transmise.

Les facteurs environnementaux et cardiovasculaires

Certains facteurs liés au mode de vie augmentent le risque de développer la maladie d’Alzheimer. L’hypertension, le diabète, l’obésité et un taux de cholestérol élevé fragilisent les vaisseaux sanguins du cerveau. La sédentarité et le manque de stimulation cognitive réduisent la capacité du cerveau à compenser la perte de neurones. Enfin, l’exposition à des toxines et les traumatismes crâniens répétés peuvent aussi favoriser la maladie.

Quels sont les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer ?

Les premiers signes de la maladie d’Alzheimer sont souvent discrets et peuvent être confondus avec de simples troubles de l’attention ou du vieillissement normal. Cependant, lorsqu’ils deviennent fréquents et affectent la vie quotidienne, ils doivent alerter.

Les troubles de la mémoire à court terme

Les oublis répétés sont l’un des premiers signes caractéristiques d’Alzheimer. Une personne atteinte peut éprouver des difficultés à se souvenir d’événements récents, poser plusieurs fois la même question sans se rappeler l’avoir déjà posée ou encore perdre fréquemment des objets sans réussir à les retrouver.

Les troubles de l’orientation et de la planification

À un stade précoce, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent éprouver des difficultés à se repérer dans l’espace et le temps, même dans des environnements familiers.

  • Confusion temporelle : Difficulté à se repérer dans le temps, oubli fréquent de la date, confusion entre les jours de la semaine, incapacité à se souvenir d’événements récents. Cette perte de repères peut entraîner des oublis d’obligations importantes et perturber le quotidien.
  • Désorientation spatiale : Tendance à se perdre dans des lieux familiers, comme son quartier ou même à l’intérieur de son propre domicile. Cela peut générer un sentiment d’anxiété et de frustration, et dans certains cas, représenter un danger si la personne s’éloigne sans retrouver son chemin.
  • Perte des repères temporels : Difficulté à suivre une routine quotidienne, oubli des horaires des repas, des moments de prise de médicaments ou d’autres habitudes essentielles. Cette perturbation du rythme de vie peut nécessiter une assistance extérieure pour assurer une certaine stabilité.

Ces troubles peuvent rapidement affecter l’autonomie du patient, rendant certaines activités quotidiennes plus difficiles.

Les difficultés à accomplir des tâches quotidiennes

Avec la progression de la maladie, des tâches simples et habituelles deviennent complexes, nécessitant une aide extérieure. Les personnes atteintes peuvent rencontrer des problèmes d’organisation, rendant des actions courantes comme suivre une recette de cuisine difficiles, même pour des plats qu’elles maîtrisaient auparavant. La gestion financière devient également compliquée : payer ses factures, gérer un budget ou effectuer des achats peuvent devenir source de confusion et d’erreurs.

Les troubles du langage et de la communication

La maladie d’Alzheimer affecte également la capacité à s’exprimer et à comprendre les autres, ce qui complique les interactions sociales.

  • Oublis de mots simples : La personne peine à retrouver des mots courants et remplace souvent un mot par un autre inapproprié.
  • Difficulté à suivre une conversation : Perte du fil de la discussion, difficultés à répondre de manière cohérente.
  • Répétition excessive : Reformulation des mêmes phrases ou des mêmes questions sans s’en rendre compte.

Ces troubles peuvent provoquer une frustration et un isolement progressif du patient, qui évite les échanges pour ne pas se sentir gêné.

Comment diagnostiquer la maladie d’Alzheimer ?

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose sur une évaluation progressive des symptômes et des capacités cognitives du patient. Étant donné que les premiers signes peuvent être subtils et souvent attribués au vieillissement normal, une consultation médicale précoce est essentielle pour distinguer un trouble bénin d’une atteinte neurodégénérative.

Le rôle du médecin généraliste et des examens complémentaires

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer commence par une consultation médicale, où le médecin évalue les symptômes du patient et réalise des tests cognitifs pour mesurer la mémoire et le raisonnement. Il vérifie également que les troubles ne sont pas liés à d’autres causes, comme une carence, un déséquilibre hormonal ou une dépression.

Pour confirmer le diagnostic, des examens complémentaires peuvent être prescrits. L’IRM cérébrale permet d’observer d’éventuelles atrophies cérébrales, tandis que la tomographie par émission de positons (TEP) détecte la présence de plaques amyloïdes.

Comment prévenir la maladie d’Alzheimer ?

Bien que la maladie d’Alzheimer ne puisse pas être totalement évitée, certains facteurs de risque peuvent être réduits grâce à un mode de vie sain.

Adopter une bonne hygiène de vie

Les recommandations de l’OMS pour protéger son cerveau :

  • Pratiquer une activité physique régulière : 

L’exercice physique est l’un des meilleurs moyens de protéger le cerveau. Il améliore la circulation sanguine cérébrale, réduit l’inflammation et favorise la connexion entre les neurones.

  • Adopter une alimentation équilibrée : 

Une alimentation riche en oméga-3, en antioxydants et en nutriments essentiels contribue à ralentir le vieillissement cérébral. Le régime méditerranéen, qui privilégie les poissons gras, les fruits et légumes, les noix et l’huile d’olive, est particulièrement bénéfique.

  • Éviter le tabac et l’alcool : 

Le tabac et la consommation excessive d’alcool augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et cérébrales, qui sont des facteurs aggravants d’Alzheimer. Arrêter de fumer et limiter l’alcool permet de préserver la santé des vaisseaux sanguins et de réduire l’accumulation de toxines dans le cerveau.

  • Stimuler son cerveau avec des activités intellectuelles : 

Le cerveau fonctionne comme un muscle : plus il est stimulé, plus il reste performant. Lire régulièrement, résoudre des jeux de réflexion (mots croisés, sudoku), apprendre une nouvelle langue ou encore pratiquer un instrument de musique.

Bien que la maladie d’Alzheimer ne puisse pas être totalement évitée, adopter un mode de vie sain contribue à limiter les risques et à préserver les fonctions cérébrales. L’activité physique, une alimentation équilibrée, l’arrêt du tabac et la stimulation cognitive sont autant de stratégies efficaces pour maintenir un cerveau en bonne santé.

Cet article a été écrit par

Antoine

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